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Le don

Epilogue

Mike est un étudiant comme les autres. A dix-neuf ans, il étudie l’art sous toutes ces formes à l’université de Chicago et il essaye tant bien que mal de se sortir des dettes que cela lui a coûtées. Après les cours, il travaille dans un restaurant plus que modeste dans le centre-ville et cela lui laisse peu de temps pour une vie personnelle. Le soir, quand il en a fini avec ses interminables journées, il est récompensé par sa chambre exiguë et les bruits incessants de ses rustres voisins. Autant dire que ce n’est pas ce dont il imaginait quand il apprit la nouvelle de son acceptation à la faculté il y a quelques mois. Venant d’une petite ville de l’Arkansas et d’un milieu assez modeste, son ambition professionnelle l’était tout autant. Sa mère, une femme douce et cultivée, enseignait à l’école, et son père était agriculteur, il fit de son mieux afin que sa famille ne manque de rien.
 

Miky, comme le surnommait ses parents, aimait depuis sa toute jeune enfance dessiner. Partout où il allait, il griffonnait toujours quelque chose, et voyant ce don progressivement s’installer chez leur unique fils, ils comprirent que cette prédisposition ne devait pas être étouffé. Ils savaient que tôt ou tard, pour le bien de Mike, le laisser partir de cette ville lui donnerai l’opportunité de s’épanouir.

Chapitre un

C’est une autre journée qui commence, et pour bien la démarrer, Mike est en retard pour les cours. Il ouvre les yeux, et se remet de ce rêve étrange qu’il vient de faire. Il met un moment à émerger et regarde son réveil. Il saute de son lit et prend le premier pantalon et teeshirt à sa porté et se dépêche pour ne pas manquer son bus. Mais sans surprise, il le rate. Il ne lui reste plus qu’à faire le chemin à pied. Sur le trajet, il repense à ce curieux rêve.


Il est dans une pièce sombre, le temps semble s’écouler lentement, car une horloge qui se trouve sur un bureau délabré fonctionne comme au ralenti. Mais très vite, il est attiré par une porte au fond de la pièce. Il y a un bruit derrière mais il n’arrive pas à savoir ce que c’est. L’envie de s’en approcher est forte mais il reste paralysé. Soudain un gros bruit le fait sursauter mais ce n’est que le voisin qui claque la porte et il se rend compte qu’il est sorti de son rêve étrange. Il se mit rapidement à oublier ce rêve qui n’est en définitive qu’un détail au vu de ce qui lui attend dans sa journée.


 

Plusieurs jours passèrent et comme pour écailler ses journées qui se ressemblent trop, il refit ce rêve. Il commençait de la même façon, debout devant une pièce sombre, auxquelles s’ajoutait quelques détails à chaque reprises, qui étaient jusqu’à lors trop flous pour les identifier. L’horloge qui était là pour lui rappeler que contrairement à son quotidien, ici le temps n’est pas pressé, arborait une curieuse disparité avec l’environnement. En effet cette pièce était dans un état insalubre, des mégots de cigarettes et des bouteilles de bières vides à terre étant ces petits détails qui accentue cette impression. Et en revanche, ce sablier du temps qui attisait sa curiosité était dans un état beaucoup trop soigné pour cette atmosphère. On pouvait percevoir une date ainsi qu’une inscription en dessous des aiguilles, «Tempus bene collocare, 1832». Cela ne pouvait que rajouter encore plus de frustration à cette scène déjà énigmatique. Mais il détourna violemment la tête au bruit fracassant venant de derrière cette porte captivante et troublante à la fois. Son corps semblait être comme engourdi et les battements de son cœur résonnait si fort qu’il ne percevait plus les bruits environnent. Il fit un pas et pus sentir le parquet instable craquer sous ces pieds. Il en fit un autre mais le bruit de son réveil le ramène à sa réalité.

 

Pendant un bref instant le buzzer de son réveil semble sonner interminablement jusqu’à ce qu’il l’éteigne violemment tout en étant exaspéré. Il est reparti pour une journée ordinaire et se met en route pour l’université. Il prend son bus quotidien et le voilà parti pour une journée bien chargée. D’un coup, le bus se met à s’arrêter sans raisons et le conducteur ouvre la porte. Une personne essoufflée y entre et remercie le chauffeur de l’avoir fait monter. Elle s’assoit à côté de lui. Mike le regard évasif et obnubilé par ces pensées, se tourne vers elle. Elle lui sourit, le fixe et ne le lâche pas du regard. Lui, gêné voulant abaisser ses yeux ne le pu, et fût stupéfier de ce qu’elle lui dit. « Cela fait longtemps que je te cours après! Mais je t’ai enfin trouvé!».

Chapitre deux

La journée s’annonce chaude pour la saison et les gens affluent pour profiter de cette exceptionnelle opportunité. Cette ville qui cours constamment sous les pas incessants d’individus pressés et austères, semble avoir eu un répit et ce flux de stress a fait place à une jovialité palpable dans l’air. Un parc verdoyant au milieu de la ville est le havre de paix de cette journée placé sous le signe de la sérénité. Un bus s’y arrête, et un jeune homme y descend précipitamment pour se réfugier dans cet espace verdoyant. Il s’assoit sur un banc et quelques minutes plus tard la fille du bus le rejoint et s’assoit a ces cotés.

Mike parait troublé par les quelques mots que cette étrangère lui avait adressé quelques minutes plus tôt dans le bus. Fuir lui avait semblé une bonne idée face à ce désarroi et la chaleur étouffante de ce bus l’empêchait de réfléchir correctement.

Elle met sa main sur son genou essayant de le rassurer mais c’est peine perdu. Elle lui sourit et s’excuse d’avoir été si directe mais elle ne pouvait contenir sa joie de le voir. Elle décide de ce présentée comme il se doit: «Toutes mes excuses, tout abord bonjour! Je m’appelle Alicia. Et oui, je sais qui tu es! Ce que je vais te raconter vas paraître étrange voir absurde mais je te demande de m’écouter jusqu’au bout s’il te plaît».

Elle lui raconta donc son histoire. Originaire de Nelsonville, une petite bourgade dans le Wisconsin, elle était la cadette de la famille. Sa sœur aînée Paula, ayant comme nombres de grande sœur la fibre protectrice, empêchait celle-ci de tomber dans les multiples travers que ce monde lui offrait. Mais comme dans beaucoup de destins tragiques, l’équilibre que menait cette paisible famille était éphémère, et Paula succomba à un cancer foudroyant. Désormais sans la protection et l’appui de sa sœur, elle fût sans défense face à un monde auquel elle a toujours été protégée. Malgré l’appui de ses parents elle succomba à la facilité et arrêta ses études très tôt. Elle se mit à fréquenter de mauvaises personnes et à être aux mauvais endroits aux mauvais moments. Mais après une adolescence chaotique, elle décida de reprendre sa vie en main et se débarrassa de son tumultueux passé. Elle trouva un travail de serveuse dans une petite brasserie et malgré le maigre salaire et la vie simpliste qui en résulte, elle se satisfaisait de cette vie sans histoire. Jusqu’au jour où, elle alla un week-end chez ses parents. Après un copieux dîner elle se mit dans le salon pour digérée ce festin. Et plus tard, prise d’une étrange nostalgie infantile, elle alla fouiller dans le grenier, et tomba sur un carton poussiéreux qu’elle eut l’audace d’en ouvrir les secrets…


 

Dans cette boite éméchée par le temps, ce trouvait divers objets sans importances mais en revanche, un artefact suscita tout de suite l’attention d’Alicia. Il y avait parmi ces breloques, un vieux tissu enrubanné dissimulant une amulette en or et qui, une fois épousseté, réfléchissais une lumière enivrante presque hypnotique. Elle remit l’amulette dans son étoffe et la glissa dans sa poche. Elle redescendit à l’étage et en oublia l’existence. Cette nuit-là, elle s’endormit rapidement, comme invitée par une irrésistible envie de s’évader au pays des songes.

Ce rêve contrairement à ce qu’elle avait l’habitude de faire, était incroyablement clair et détaillé. Elle était habillée d’une belle robe bleue et de hauts talons. A son cou, l’amulette étincelante paraissait lui donner une apparence divine. Elle traversa une grande salle et tous les regards lui étaient destinés. Un serveur lui tendit un plateau, elle prit une coupe de champagne et y baigna ses lèvres. Les spectateurs absorbés par ses gestes restaient immobiles et silencieux. Elle se dirigea alors vers un homme distingué et lui souffla quelques mots à l’oreille. Ils se regardèrent en souriant et se séparèrent, puis elle se dirigea ensuite vers une terrasse déserté. Elle contempla le ciel étoilé et se senti beaucoup plus sûre d’elle en cet instant. Elle serra très fort l’amulette dans sa main et ferma les yeux. Elle prit une grande inspiration et rouvrit les yeux. Elle se retrouva dans son lit, le cœur encore enivré par cette confiance éphémère. Malgré cet homme attirant qui l’intriguait, elle finit par penser que ce n’était qu’un rêve parmi tant d’autres et qu’il ne fallait pas y chercher de sens.


 

Elle a toujours eu l’envie de s’accrocher à quelque chose dans la vie. Et surtout l’impression de passer à côté de sa destinée. Elle savait en elle qu’elle était faite pour accomplir quelque chose de bien plus grand que de servir des plats dans un banal restaurant. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle s’imaginait rechercher des contrées mystérieuses et parcourir le monde à la découverte de ces secrets.


 

Elle finit par se lever de son lit et se prépara pour aller travailler. Avant de partir, elle s’assit un instant et examina cette amulette intrigante. Elle s’interrogea de l’origine de ce «bijou» et en quoi pourrait-il faire partie du passé de sa famille. C’est comme si ce simple objet pouvait détenir de sombres secrets…

Chapitre trois

Je ne pouvais cacher mon scepticisme face à ce que je venais d’entendre. Cette fille était-elle une illuminée ou me prenait-elle pour quelqu’un d’autre? Mais ce qu’elle allait me dire ensuite me fit oublié mes interrogations. Sûrement pour me prouver sa bonne foi elle me raconta ce qu’elle savait de moi. Mon nom, mon âge, où et quand j’étais né, les anecdotes de mon enfance, jusqu’à même décrire comment je m’étais fait cette cicatrice sur mon épaule.

Voyant ma vie énumérée par une inconnue, je n’eus d’autre choix que de m’intéresser à ce qu’elle avait à me dire. Ma première question qui m’est passé par la tête a été celle-ci:

  • Comment savez-vous tout ça sur moi?

  • Je l’ai rêvé! Au début, je me disais que ces rêves étaient banals et je n’y faisais pas vraiment attention. Je peux même dire que cela me détendait d’être spectatrice du quotidien d’un étranger. Mais avec le temps, j’ai compris que tout cela était bien réel.

  • Mais comment avez-vous pu me trouver ?

  • Avec le temps et en étant attentive aux détails que je voyais, j’ai pu savoir dans quelle ville tu te trouvais, puis connaître quelque une de tes habitudes.

  • Et après quoi ? Vous allez me dire que c’était notre destin de se rencontrer ? Parce que personnellement je déteste la notion que quoi que l’on fasse tout est déjà écrit et que l’on ne peut pas maîtriser sa vie ! Je n’ai peut-être pas fait les meilleurs choix dans ma vie, mais je les assume et c’est par moi-même que j’en suis arrivé là.


 

  • Mike! Je ne suis pas là pour te dire quoi faire de ta vie, seulement t’accompagner un moment vers ta destinée !

  • Humm… Ok… Et bien merci de votre sollicitude mais je m’en sors très bien. Je vais devoir y aller, je suis à la bourre pour l’université. Cette conversation a été… comment dire… surprenante!

  • Oui vas-y! On se reverra ne t’inquiètes pas.

  • Oh mais je m’inquiète pas du tout….


 

Je me lève du banc et repart encore perturbé par tout ça. J’ai beau essayé de rendre tout sa logique, cela reste trop bizarre pour moi. Je pense être assez ouvert d’esprit, mais l’explication la plus censé ne s’applique même pas ici. Il est vrai que je recherche à sortir de ma monotonie persistante mais là c’est un peu trop extravagant pour moi. S’en ai presque amusant puis qu’étant à cheval sur la ponctualité, à ce moment-là, je suis indifférent sur mon retard à mes cours.


 

Je ne pus évidemment me concentrer correctement à mes cours et mes pensées étaient fixées sur cette fille hors norme. Une fois cette journée finie, je regagnai enfin mon chez moi. Une bonne bière bien fraîche ne répondrai pas à mes questions, mais elle sut me les mettre de côté un instant. A peine le temps de savourer correctement ce doux nectar alcoolisé qu’une chose me distrait de ce provisoire repos. Un bruit sourd m’ennuya sous les sottises des incessantes publicités de la télévision. Je coupai le son du poste et j’entendis mieux ce curieux bruit sans pour autant savoir de quoi il s’agissait ni d’où il émanait. Jusqu’à ce que j’en cerne sa provenance.

Ce cliquetis qui s’apparentait à un tic-tac d’horloge provenait de la poche de mon blouson. J’y plongeai la main et j’en sortis une sorte de relique en or. Outre le tintement singulier de cette amulette, je me demandai comment avait-elle bien pu se retrouvée dans ma poche. Et là, comme un éclair aussi brillant qu’une comète traversant le ciel, j’en déduis que c’est cette surprenante fille qui la glissé sur moi à mon insu.

J’observai ce bijou un moment cherchant pourquoi il produisait le son d’une montre. A son revers, il y avait un dessin, un peu comme la marque laissé par une empreinte de doigt. J’y superposai mon pouce et cela sembla déclencher un mécanisme à l’intérieur. Je la jetai sur la table poussé par une crainte qu’elle se mette à exploser. Elle continua d’émettre ce son inquiétant puis s’arrêta. Et tout à coup, elle s’ouvrit, laissant apparaître un mécanisme d’horloge. Des aiguilles semblant harmonieusement tournées sur une symphonie d’une multitude de sonorités très bien orchestré. Cette beauté était presque hypnotique, tant a regardé tous ces petits rouages s’exécuter de manière si bien coordonné, que cette mélodie récurrente qui résonnait jusqu’à dans ma tête.

Et tout d’un coup, elle s’arrêta, les aiguilles restant figé sur dix-huit heure trente-deux. Cela me rendit perplexe un instant, puis je me décidai d’aller dormir et que cet événement n’allait pas contrarier mon sommeil. Je me mis donc au lit, mis l’amulette sur ma table de nuit et ferma les yeux, en espérant que en les ouvrant le lendemain, ma petite vie sans surprise me serais rendu.

Je me trouve à une grande réception et je porte un très beau costume de soirée, un que jamais je n’aurai eu l’audace de porter. J’ai une coupe de champagne à la main et tout ceci me semble bien trop parfait. A première vue, je ne sais pas à qu’elle soirée je me trouve et je marche doucement parmi ces invités. Même si je suis habillé en circonstance, je sens bien ne pas faire partie de ce monde et que ces gens me sont bien différents. Puis un silence se forme et toute l’attention des convives se dirige vers un endroit. Et à ce moment, je la vois.

Une femme rayonnante marchant au milieu de cette foule sans importance, et qui les occultes tous. Elle porte à son cou une mystérieuse amulette, un rayon de lumière parmi cette pénombre qui est la vanité. Elle, comme un phare me dirigeant dans le noir et qui m’attire vers elle, elle se dirige dans ma direction et me murmure à l’oreille : « Merci de me libérer ! »

Chapitre quatre

Mon réveil me ramène à la vraie vie. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ce matin j’ai le sourire. A croire que ce rêve m’a apporté bien plus qu’une simple pause à mon quotidien. Le plus curieux c’est qu’en me réveillant, j’avais l’amulette dans ma main. Bref, je me prends un bon petit déjeuner, il ne faut pas se laisser aller!


 

On est samedi matin, je devrais aller à la bibliothèque pour réviser un examen, mais mon envie de sortir et d’obtenir des réponses de cette fille délurée est la plus forte. J’enfile un manteau et je sors. A peine le temps de faire quelques marches en sortant de chez moi que je la voie. Elle me fixe de l’autre côté de la rue et c’est naturellement que je traverse et vais la voir. Je ne suis pas étonné qu’elle sache où j’habite alors que cela devrait me rendre méfiant. J’entame même la conversation.


 

  • «Bonjour »

  • «Salut, bien dormis ? »

Elle me répond avec un grand sourire et j’imagine que ce n’est pas sans arrière-pensée qu’elle me demande cela. Je ne peux le prouver mais je suis persuadé qu’elle sait que j’ai fait ce rêve. Mais je ne veux rien transparaître et je lui réponds simplement.

  • «Oui très bien.»


 

Elle me prend le bras et nous marchons doucement.

  • «Où allons-nous ? »

  • «On marche vers un voyage qui ne fait que commencer ! »

  • «Cela fait un peu clicher de dire sa non ?», lui dis-je en souriant.

  • «Oui peut être mais tu comprendras bientôt !»

  • « Ceci t’appartiens je pense » en lui tendant de la main cet objet mystique qu’elle m’avait glissé dans ma poche.

  • «Garde le, il t’appartient désormais. Il a encore des choses à te révéler !»

  • «Si tu le dis… »

  • «Ah et au fait, comment as-tu trouvé ma robe? Je trouve qu’elle me va bien!»

Cette question m’a révélé ce que je redoutais. Comment tout cela est-ce possible? Je m’arrête net de marcher tellement cela me surprend. Je lui demande comment il se peut que l’on ait fait le même rêve, et chose encore plus troublante, à des moments différents. Elle me répond que parfois même si on ne sait pourquoi, il faut suivre les signes et les écouter. Même étant septique, je suis forcé de croire que tout cela est fascinant.

Alicia me dit qu’elle me conduit chez un homme qui pourra répondre à mes questions. Elle m’amène dans une petite ruelle, et s’arrête devant un vieil immeuble.

  • «C’est ici ! » me dit-elle.

  • «Et qui est cet homme au juste? Une sorte de marabout? », en lui laissant apparaître un léger sourire.

  • «Tu pourrai le voir comme un guide ou un messager. Mais peu importe ce qu’il est, c’est ce qu’il a à t’offrir qui est important. »


 

A peine ai-je passé la porte du hall de l’immeuble, que je commence à regretter ma venue. Une forte odeur putride me remue subitement et l’insalubrité autour de moi m’en arrive à vouloir faire demi-tour. Alicia appel l’ascenseur et me lance un sourire qui m’apaise aussitôt. On rentre dans cet espace exiguë qui ne m’inspire aucune confiance. Durant cette montée interminable accentuée d’un néon vacillant, Alicia me révèle qu’elle aussi avait été à ma place, et que cette personne l’avait conseillée.

Nous voilà arrivé devant sa porte. Alicia sonne et une femme âgée nous ouvre. Elle nous invite très poliment à entrer. Une atmosphère très enivrante de sérénité se dégage et c’est très agréable. Alicia reste dans l’entrée et je me dirige vers le salon. On m’offre de m’assoir sur un canapé talé. Quelqu’un sort d’une pièce et s’assoit devant moi et c’est un homme fatigué et souriant qui m’accueil sous son toit. Avec une voix très grave il commence à me parler:

  • « Tu es très anxieux, c’est normal! Il faut dire que tout cela a été rapide à accepter!»

  • « Quoi dont?» lui répondit-je.

  • « Le fait que tu es différent, que la vie que tu voyais toute tracée pour toi t’échappe. C’est les questions qui t’on conduit à moi!»

  • «Je suis là oui c’est vrai, mais je ne sais même pas ce qui est le plus étrange, les questions ou les réponses.»

  • « Et qu’est-ce qui te fais croire que je pourrai les avoirs? Je ne suis qu’un vieil homme dans un appartement miteux!»

  • «Alicia m’a fait comprendre que vous les avez ces réponses, et que vous l’avez guidée elle aussi.»

  • « Mais sais-tu vers où je l’ai guidée ? Comment peux-tu être sur que tu peux me faire confiance ?»

  • « C’est mon intuition ! Je mis suis toujours accroché et jamais je n’y es été déçu.»

Je sors l’amulette de ma poche, et je la mets sur la table basse qui nous sépare. Il esquisse un sourire et me demande si elle m’a parlée. Je lui réponds qu’elle m’a montré un rêve où je voyais Alicia la porter. Il me dévoila alors qu’elle avait encore beaucoup de choses à me divulguer. Et que je n’étais qu’au début d’un long et incroyable voyage.

Je lui demande pourquoi tout cela m’arrive et il me répond que les réponses viennent à nous avec le temps et que je dois faire preuve de patience, que tôt ou tard tout se révèle finalement. Il me révéla que cet objet avec la faculté de nous mener à ce à quoi nous sommes prêts à affronter. Et que les images que nous voyons par l’intermédiaire de ces rêves ne sont qu’une projection de la volonté de notre inconscient. Il termina en me rassurant que Alicia serai là pour m’accompagner et que tout se passerait bien.

Alicia et moi sortons de l’appartement et je ne suis pas sûr d’aimer les explications que l’on vient de m’exposer. Elle me propose de marcher jusqu’à sa voiture qui est garée un peu plus loin. Sur le trajet, elle m’annonça qu’elle avait appelé sa mère pour savoir où elle avait trouvé cette relique, et elle lui apprit que c’était en l’achetant chez un vieil antiquaire. Nous voilà arrivés à sa voiture, une magnifique Dodge Charger de 1969. Je n’avais vu une si belle voiture que dans les films. Y monter à bord, sentir l’intérieur de cette machine de course, et de vibrer sous sa puissance, me donne une envie d’évasion et d’aventures. Nous voilà donc partis en quête de réponses chez cet antiquaire et rien ne semble pouvoir nous arrêtés…

Chapitre cinq

Le paysage défile si vite, ce bolide nous entraîne vers cet homme qui doit détenir les secrets de cet artefact. Cela fait maintenant plusieurs heures que l’on roule, et nous sommes entourés de champs de maïs. La route semble défilée interminablement sous les roues de ce vigoureux canasson. On arrive enfin à destination. On rentre dans cette vaste propriété où la brise nous rafraîchis le visage doucement, et où les bruits des poules nous rappelle que nous sommes loin de cette furieuse ville.

Un homme vient à notre rencontre et demande le but de notre visite. Nous nous présentons et Alicia demande à voir M. Higgins, pour que nous puissions lui poser quelques questions à propos d’une amulette qu’il aurait vendue jadis. L’homme qui nous reçoit n’est autre que son petit-fils Lucas, et nous conduit à son grand-père, mais il nous met cependant en garde. En effet, M. Théodore Higgins souffre du syndrome de Korsakoff et cette amnésie antérograde donne lieu à des pertes de mémoires assez fréquentes.

C’est un homme fatigué qui se trouve devant nous dans un vieux rocking-chair. Son petit-fils lui explique ce que nous recherchons et son regard se lève vers nous. Il sourit, et se met à nous parler très doucement d’une voix chancelante pour nous demander de lui montrer cette breloque qui tantôt lui appartenait. Je la lui montre dans ma main et aussitôt ses yeux s’écarquillent, comme si un souffle de jeunesse lui parcours le corps.


 

  • «Ma maman vous a acheté cette amulette à l’époque où vous teniez une boutique d’antiquaire sur la 54e rue et je l’ai retrouvée bien des années plus tard dans son grenier.»

  • «Je me rappelle l’avoir vendu à une femme qui cherchait un cadeau pour sa fille. Elle était si fière qu’elle ait obtenue son diplôme de fin d’année, et elle était à la recherche d’un cadeau sortant de l’ordinaire.»


 

  • «Oui, il était destinée pour ma sœur Paula, mais elle ne l’a jamais reçu, car la maladie l’a emportée avant. Vous saviez donc que cet objet était particulier! Mais pourquoi l’avoir vendu alors?»


 

  • «j’ai dû m’en séparer parce que je n’étais pas le seul concerné dans ces rêves. Tout ceci venait à m’échapper et j’ai finalement renoncé à aller plus loin.»

  • «Vous auriez pu la détruire ou l’enterrer si vous estimiez que c’était un risque de la posséder.»


 

  • «J’y es pensé mais je crois que c’est par peur que je n’ai rien fait. Mon esprit était coincé dans une spirale et je n’arrivais plus à distinguer le réel de l’imaginaire. C’était comme une illusion dont on ne pouvait s’échapper…»


 

En écoutant ce vieil homme narrer son passé, je me rends compte que toute cette histoire va bien plus loin que ce que j’avais imaginé alors. Il a énormément d’ardeur dans ces propos, et sa passion qui en découle en est presque admirable au vu de son âge avancé. Il nous raconte ensuite comment il a trouvé cette amulette. En effet, c’est en fouinant dans un marché artisanal qu’il est tombé dessus. A cette époque, il travaillait pour une importante filiale informatique mais s’ennuyait dans son métier. Son hobby était de chiner les marchés et de là surgit son penchant à collectionner des objets aussi beaux qu’insolites. Sans vraiment y accorder une attention particulière, il conserva cette breloque dans un coin parmi tant d’autres. Jusqu’au jour où, par une maladresse fortuite, elle tomba à ses pieds. Il l’a ramassa et il eut un flash : il s’est vu avec sa fille jouant à la balançoire dans un parc. Seulement voilà, il n’avait pas encore fondé de famille, et cette hallucination avait soulevé un espoir en lui, qui ne pouvait décemment ignorer. Il se mit donc à s’intéresser de plus près à cet objet mystique et à en examiner les contours. En appuyant légèrement au dos avec son pouce, celle-ci s’ouvrit pour y dévoiler un étonnant mécanisme d’horloge. Il en avait vu des montres au cours de ces nombreuses prospections mais elle, en revanche le fascinait d’une manière inouïe. En l’analysant d’un peu plus près, il conclut qu’elle datait du début du 16e siècle, et qu’elle avait été très bien conservée pour être dans un si bon état. Et il se mit finalement à faire des songes surprenants, qui allaient changer sa vision du monde…

Chapitre six

Fasciné par ce mystique pouvoir, il se mit à rechercher qui a bien pu construire cette relique et toute information sur son constructeur. Dans cette quête, il parcouru tout d’abord pendant des années les antiquaires et les marchés, puis ne trouvant aucune réponses il se tourna vers le marché noir. Après quelques difficultés pour rentrer en contact avec ce milieu il eut finalement des renseignements sur son inventeur. Au bout de trois ans de recherches infructueuses, il découvrit lors d’une soirée privée de vente de tableaux volés, une fresque représentant la fameuse montre au cou d’une mystérieuse femme. Il ne put malheureusement pas acheter la toile au vu de son prix exorbitant mais il en sortit avec un indice : l’auteur de cette peinture, un certain Alfredo Marcellio. Cet artiste du seizième siècle a su se montrer discret sur son travail et il existe très peu de traces de lui dans l’histoire. Mais Théodore n’est pas du genre à lâcher l’affaire aussi facilement. Après avoir dilapidé son argent dans des voyages autour du monde, il finit par dénicher le journal de Marcellio. Et même si son contenu est protégé par un codage obscur, son contenu reste captivant. Il apprit tout de même qu’il fut un bref moment l’élève du célèbre artiste et inventeur, Léonard de Vinci.

Il passa la moitié de sa vie à décrypter ce fameux code afin de découvrir les secrets qui se cachait dans ce carnet. Mais il se heurta à des écueils pour ce qui est de découvrir ces énigmes.

​

J'ai du mal à croire que ce vieil homme que je regarde assis dans ce fauteuil est bien pu vivre toutes ces aventures. Et en un sens cela me fait un peu peur, car la première chose qui me vient à l'esprit c'est de la peine car il n'arrive même plus à faire les choses banales de la vie qu'avec l'aide de quelqu'un. Mais d'un autre côté, on peu aussi voir qu'il a vécu sa vie avec passion et qu'il n'a pas dû s'ennuyer en voyageant ainsi tout autour de la planète. Il se mit ensuite à nous raconter une expérience incroyable qui lui est arrivé...

Chapitre sept

J'ouvre les yeux, réveillé par la sonnerie d'un téléphone, la vision trouble et le corps encore engourdit. La pièce dans laquelle j'immerge me parait totalement inconnue et un sentiment d'angoisse me prend et m'empêche de réfléchir calmement.

 

Cette chambre aux murs blancs et à l'aspect trop neutre renforce la peur qui commence à me prendre à la gorge. J'ouvre cette porte sachant que derrière les réponses sont là.

Une chose est sure c'est que je ne connais pas cet endroit car ce que je vois me sème le doute et la peur que je me suis mis dans une sale situation.

 

Une pièce encore trop anodine pour savoir où j'ai bien pu mettre les pieds mais, en revanche certains détails restent limpide de sens. Une table ordinaire sur laquelle est posé un revolver à l'apparence trop propre. Et cette question qui me revient sans cesse depuis mon réveil, que fais-je donc ici?

 

Je ne peux m'interdire de m'approcher de cette arme dans l'illusion qu'elle puisse me donner réponse, a-t-elle déjà servie ?... Bien évidemment, cela est peine perdue pour le prosélyte que je suis et je reste à bonne distance de cet instrument de mort.

 

Concluant de n'obtenir aucunes réponses, je quitte cet endroit que jamais je n'aurais dû fouler. Dehors un soleil éclatant m'aveugle et réchauffe mon visage et me fait oublier cet épisode un bref instant.

 

J'essaye de m'orienter mais cette ville ne me dit décidément rien. Je marche un moment et une étrange impression m'envahit. Le fait que je ne l'est pas tout de suite remarquer me laisse perplexe mais je laisse cela de côté car ce n'est qu'un menu détail. Les gens que je croise ne parlent pas ma langue ou plutôt je ne la comprends pas et cette nuance ne veut signifier qu'une chose, je n'ai rien à faire ici.

 

Je me prends en main et m'assoit dans un parc verdoyant timidement fréquenté et médite sur ces derniers événements.

A peine le temps de faire la rétrospection de mes mésaventures que la sonnerie d'un téléphone dans ma poche m'interpelle. Ce n'est pas le mien car beaucoup trop cher pour que cela le soit. Je réponds et la voix stricte et obligeante m'oblige d'écouter.

 

- "Le rendez-vous est fixé dans une heure devant la gare à l'ouest de votre position. Que la montre soit bien là et votre amie vous sera rendue !"

 

Il raccroche et je reste bouche bée. L'idée de m'enfuir et de quitter cette ville de fou est alors la solution qui me parait la plus censé. L'autre solution serait d'aller voir les autorités mais ayant trop regardé de films, mon imagination m'exclut ce scenario.

Mais de qui parle-t-il ? Il me prend pour quelqu'un d'autre, c'est la seule explication plausible. Même si ma mémoire est encore floue, je ne peux m'avoir mis dans une embrouille de la sorte. Mais sa vie est en quelque sorte entre mes mains que je le veuille ou non.

Jouer les héros c'est pour les autres, moi je ne suis personne. Mais je suppose que ces énergumènes ne sont pas des gens à qui l'on peut discuter sans conséquences néfastes. J’ai à peine fait quelques mètres, qu’un homme immense comme une montagne s’avance devant moi.

 

Franchement, loin de moi d'enfoncer les préjugés avec des stéréotypes basics, mais pourquoi le physique s'accorde-t-il autant avec cette profession tristement en voie de développement?

Ne devraient-ils pas au contraire essayer de se fondre dans la masse?

Quoi qu'il en soit, ce personnage me dit rien qu'en me regardant que la plaisanterie n'est pas un de ces passe-temps et je ne suis pas de ceux qui vont aller lui prouver qu'il a bien tort de s'en priver.

 

Il me dit de le suivre et j'obtempère avec le plus de respect possible. Et voilà comment on se retrouve dans un hangar sombre et lugubre avec une bande de renégat sans savoir une quille de la situation. Ces personnes ne semblent pas me croire en écoutant ma version, et l'air commence à se raréfier au vu de la tournure des événements.

Je sens une ombre s'approcher derrière moi et je pressens que ce n'est pas pour me susurrer une jolie berceuse. Le clic de la sécurité enlevé sur ce que je devine être une arme à feu me paralyse. Je ferme les yeux, prend une grande inspiration et là...

 

Où suis-je? En ouvrant les yeux, je peux expirer tout le stress car ce n'était qu'un rêve que l'on peut classer sans hésiter comme un cauchemar aussi tordu qu'incompréhensible.

 

Me voilà enfin retourner à cette réalité, et bien qu'elle ne soit pas une vie parfaite, je m'en contente tant bien que mal. Ce qui sort de l'ordinaire c'est que ce matin je n'ai curieusement plus envie de flâner sous la couette. J'ai eu mon quota de sommeil et il me reste quelques sueurs froides de cette folle nuit.

 

Après un petit déjeuner copieux, je saute sous la douche et me voilà parti sur un trajet embouteillé pour un travail ennuyeux à souhait. Dans ce ballet continuel qui est ma vie, une chose cependant me dérange. Les choses s’enchaînent comme à leurs habitudes mais je me rends compte que cette mécanique est bien trop huilée. Ces collègues qui ressassent toujours les mêmes complaintes, les photocopieuses en grèves dès le lundi, les mêmes voix stagnantes devant la machine à café, en somme le quotidien de bureaucrates asservis par la routine. Mais pourquoi ne l'avais-je pas vu plus tôt ?

 

C'est sans doute que ce rêve m'avait réveillé de ce système parasitaire si facile à succomber. Mais ce renouveau me laissait une grande amertume me peser sur le cœur. De retour chez moi, je me posai sur mon canapé qui m'attendait tous les soirs tel un fidèle compagnon. Et la crainte de m'endormir et de refaire ce rêve étrange me poussa à veiller plus tard que d'habitude. Mais inexorablement je m'endormis devant la télévision.

 

Je suis seul dans une salle d'attente et ne sachant pas ce que j'attends, je me mets à angoisser et mes mains deviennent moites.

J'ai un numéro dans ma main, le 317 mais aucun signe me permet de savoir pour combien de temps j'en ai à attendre et surtout à quoi je suis censé patienter. Une porte s'ouvre de nulle part et une forte lumière y émane. Une voix féminine s'en fait entendre : "au suivant! ". Je rentre timidement dans cette pièce qui ne m'inspire aucune confiance et la m'y attends une table et une chaise. Devant moi une femme à l'allure stricte me regarde fixement et son regard est insoutenable. Je m'assois et tend doucement mon ticket où est inscrit mon numéro. Elle le prend et me déclare :

  • " Vous êtes en retard!"

Elle ouvre un dossier et ce qu'elle va dire ensuite va me stupéfier encore plus.

  • "Vous vous dénommé monsieur Théodore Higgins, vous êtes né le 23 septembre 1944 à Perrysburg en Ohio et vous travaillez actuellement en tant qu'analyste au sein de l'entreprise Poor's & Poor. Vous détenez une montre qui vous indiquera où aller et comment trouver cette femme avec qui votre vie sera liée. Faites ce qu’il faut, la montre fera le reste…»

Je me réveille en sursaut et en sueur. Le réveil affiche 3h02 et j’essaye de me rendormir mais rien n’y fait, mes yeux refusent de se refermer. Je réfléchis à ces images de la nuit et je ne peux m’empêcher de penser que c’est un message que je ne dois pas négliger. Et si tout cela était vrai?! Que j’avais une destinée plus glorieuse que la banale vie que je mène jusqu’à maintenant ? Mais c’est peut être aussi une illusion, une envie de trouver une raison à une vie dénuée de sens.

Après avoir flâné devant la télévision un bon moment, je décide d’aller me promener un peu en ville histoire de me vider la tête de toutes ces questions. Il est à peine sept heures que l’animation bat déjà son plein dans les rues. Tout le monde semble si pressé mais ce matin je n’en fais pas partie. Je m’arrête à une terrasse et je me commande un petit café serré pour bien commencer cette journée. Je déguste tranquillement mon arabica tout en contemplant la montre que j’avais posée sur la table. Mon esprit vagabonde quelques instants et une ombre s’approchant de moi me fait sortir de mes pensées. Je lève les yeux et une femme me dit que j'ai une bien belle montre. Elle me demande si la chaise à ma table est libre et je réponds que oui. Et c’est comme ça que je vis ma femme pour la première fois. Elle était si belle, on aurait dit un ange.

Tout ceci est peut être une coïncidence, que l’on ce soit trouvés, ma femme et moi grâce au contact de cette montre mais je me dis qu’au final, seul le résultat est important. Dire que les décisions prises dans ma vie étaient influencés par ces rêves serait sûrement étrange. Mais sachant que mon enfant sera une mignonne petite fille, que ma femme m’apporterait ce dont tout homme recherche et que je puisse exercer un métier passionnant, je peux m’estimer chanceux que l’on m’ait aiguillé vers cette voie. Alors, prouver la véracité du pouvoir de cet objet me semble inutile, on doit le vivre pour y croire.

Ces deux inconnus dans mon salon paraissent subjugué par ce que je viens de leur dire et j’ai l’impression qu’ils sont contents de m’avoir écoutés attentivement. Toute cette narration m’a fatigué et je prends congé de leur agréable compagnie. Mon petit-fils me ramène à ma chambre et je me sens apaisé d’avoir partagé une partie de mon expérience. J’espère que cette mystérieuse montre les guidera comme moi, vers une vie incroyable, une vie sans regrets.

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