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L'histoire fantastique de 

Lady Dada

Chapitre un

Ceci est l'histoire d'une lady sortant de l'ordinaire.

Tout débuta à la période dorée du far-west. La vie y était dure et gagner son pain relevait du labeur.

Une silhouette surgit au loin et par un soleil levant amenant chaleur dans son sillage, se dessine lentement ce personnage dont ce récit est l'aventure.

D'une allure féline dominant un panorama désertique a souhait sur son fidèle destrier Rodolphe, la lady au cœur tendre parcoure le monde en cherchant un but semblant se dérober sous ces pieds.

Voyageant de villages en contrées, seul le claquement de son modeste canasson lui laisse satisfaction de ces nombreux périples.

En faisant halte dans une petite ville du Colorado, notre aventurière eu ses habitudes bouleversées.

Koratica est une "little town" typique de cet Etat non pour le moins célébré et elle ne fait pas exception à l'ambiance qui y règne.

Une grande rue interminable prônant commerces mal fréquentés et lieux indomptables.

Parmi eux, il y a l'épicerie de McGrégor le rapiat, les pompes funèbres "second chance" du croc mort Jack le boiteux.

Et bien évidemment, pierre angulaire à une ville toujours sur le déclin, un saloon aussi hostile que répugnant, le "bec de lièvre", enclin à prendre insatiablement la paye du labeur des citoyens désœuvrés.

Le propriétaire, Mitch Eaglesuit, n'avait dans le regard que satisfaction que de donner un whisky frelaté par ces soins à l’être ayant osé poussé la porte de son établissement.

Son alambic caché dans l'arrière de son saloon tournait à plein régime pour les assoiffés venus du désert étancher leurs soifs.

Cet énergumène sans vergogne était assisté par une maîtresse de comptoir qui redonnait éclat là où à une époque la féminité était inexistante.

"Pitch" comme on l'appelait savait se faire entendre sans hausser la voix.

La jeune lady Dada est bien décidée à faire bouger les mœurs inhérentes aux conditions de la femme dans cette partie du monde où brutalité et violence sont les maîtres mots qui ne font que résonner encore et encore.

Elle profite de sa venue à Koratica pour reprendre nouvelles d'une ancienne amie, Brenda.

Celle ci tenait un troquet le "Double B", référence à Brenda & Brandon, son soupirant.

Ce couple atypique marchait sur le commerce du "bec de lièvre" et ces deux maisons, fière de leurs ouvrages, entretenaient une lutte inégalée afin de désaltérer la population sans cesse croissante de Koratica.

Cette guerre froide n'était pas du gout de tout le monde, surtout du shérif de cette ville sans histoire, Mason Turner.

Celui-ci n'était fidèle dans ce monde qu'à deux raisons : Mary sa sœur éleveuse de chèvres et en son insigne, digne symbole de la loi dans un Etat où perdure des hommes sans préceptes.

Mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre chère lady Dada.

Il n’était pas dans ces habitudes de pousser la porte d'un saloon, mais la soif pressante, elle osa emboîter le pas vers cet endroit à l'hygiène déplorable et aux injures inappropriées pour une jeune lady.

La porte grinçante appelant le barman d'une proie facile à accoster, elle pénètre cet endroit peu lumineux et où désormais tous les regards pointent et sur cette fraîche victime.

Elle s'assoit avec grâce sur une vielle chaise en ruine et signe définitivement la singularité de la scène.

Mitch, n'ayant usurpé sa réputation de séducteur, va à la rencontre de cette lady à l'apparence fragile et prête à accepter quelques compliments clichés de ce coureur de jupons.

Après une belle tournure de phrase et l'avoir complimenté sur ces cheveux, ce qui ne laisse aucune femme indifférente, il lui offrit une bière fraîche en bon gentleman qu'il se doit d’être.

Elle ne se fit pas prier pour la boire d'une traite, ce qui laissa ce propriétaire pantois mais ce qui n'était pas sans un certain charme.

Elle portait à sa ceinture deux revolvers flambant neuf ayant l'apparence de n'avoir jamais servis.

Les retrouvailles entre Brenda et la lady aux yeux charmeurs ne se passèrent pas dans de meilleurs hospices. En effet, la patronne du « Double B » n'apprécia guère le fait qu'elle consomme chez son rival apparemment sans regrets.

Rappelons qu'à cette époque la fierté était rapidement ébréchée et la notion d'honneur frôlait l'exagération. Et la lady emprise dans son orgueil laissa cette mésentente de coté.

La paisible petite ville Koratica sera bientôt en proie à une terrible menace. Un seul représentant de la loi pour protéger cette pacifique bourgade, les brigands vont se donner à cœur joie pour la vandaliser.

N'écoutant que son courage, l'altérable Dada décida de prêter main forte au shérif Turner en devenant provisoirement son adjointe. Elle n'en ait pas à son premier coup d'essai en tant que représentant de la loi mais ce fut la première fois que ce fut une décision prise en bonne et due forme.

Car dans le passé, ce rôle avait plutôt tendance a lui tomber dessus comme la cirrhose sur un alcoolique.

L'étoile de la justice si facilement bafoué aux pays du rodéo portée sur cette frêle lady semble redonné espoir aux occupants de cette contrée n'ayant jamais vraiment connue de criminels.

Elle voyait d'un œil sceptique le shérif qui l'accompagnait dans cette mission. En cause la première impression le concernant était qu'il était un étrange bonhomme.

Car Mason, fils d'ébéniste et de mère inconnue, tenait la discrétion et sobriété comme langage, ce qui représentait une faiblesse dans ce siècle en tant qu'homme mais surtout dans un rôle de gardien du maintien de l'ordre.

Entendant cette nouvelle qu'une petite ville sans défense attendait que l'on la pille, les frères Mc Cormick se mirent en route vers cette destination de choix, et ainsi redorer leurs blasons.

Leurs têtes mises à prix pour la coquette somme de trois cent dollars, cela aurait pu en affoler plus d'un, mais la fougueuse lady n’était pas de cette trempe.

Le shérif Mason et elle s’entraînèrent donc aux tirs afin de se préparer aux embûches qui les attendaient.

Cela peut paraître paradoxal mais le partage de cette mission les rapprocha et Dada commença à percevoir son collègue d'un œil plus enclin au respect malgré ces premières impressions.

Chapitre deux

Une fois n'est pas coutume, Mitch entreprit une stratégie commerciale afin d'ameuter encore plus de loup dans son étable, et pour ce faire, s'aidant de l'afflux de mauvaises graines nouvellement arrivées a Koratica, il baissa le prix du nectar de l'oubli et augmenta par conséquent les âmes damnés fréquentant sa modeste demeure.

Ces concurrents Brandon & Brenda voyait d'un œil troublé ce coup bas mercantile et se confortèrent dans leur lutte contre ce vendeur de plaisirs fanés.

Un autre atout de poids de Mitch était de divertir sa clientèle grâce à de charmantes hôtesses plus diversifiées les unes des autres pour palier aux nombreux gouts de ces hommes aux manières déplacées.

C'est la jeune Pitch qui dirigeait cette farandole de filles en détresse qui, pour un salaire de misère, s'adonnait à ce divertissement grotesque.

Il y avait Samantha, communément appelée Sam, la timide du groupe et toujours guetté du regard par un chat attendant une maigre pitance.

Le regard fuyant et le plus souvent à regarder ces pieds, évitant les regards insalubres des cowboys sous l'emprise de l'alcool.

A l'apparence fragile et au physique élancé, elle en séduit plus d'un avec son sourire enjôleur.

Mais bien sûr, comme le pense beaucoup de jeune dans sa situation, ce travail peu satisfaisant n'est qu'une passade, le temps de mettre un peu d'argent de côté et de trouver sa voix.

Néanmoins à cette cruelle époque, le travail consistait à se fournir du besoin primaire existentiel, celui de manger, et rare était ceux qui pouvait se vanter de s'y épanouir.

Et puis, dans une autre veine, il y avait les sœurs Baldwin, aux morphologies distinct certes, mais toutes deux aux tempéraments prononcés.

L'ainée Tiphanie, se tenait comme la raisonnable des deux et à contrario, Mikaela pouvait compter sur elle pour lui faire entendre la voix de la raison aux moments délicats.

Car la cadette, d'humeur joviale et exubérante, suivait par habitude des humeurs aussi farfelues que futiles. Et en proie à la folie de la jeunesse, elle gambadait d'histoire en aventures avec les hommes.

Toujours happée par l'envie de tombée amoureuse de l'homme idéal, elle voulait ardemment trouver le rustre dans son lit comme la personne qui lui faut.

Malgré ces plaisanteries sur son physique peu socialement féminin, les hommes recherchant les plaisirs éphémères sont à ces pieds, et cette facilité qui en est devenue tare, voile ce dont elle a réellement besoin.

Poussé par une envie irrésistible de ne jamais être en reste avec la vie, elle trouva raison à ces mésaventures, continuant le sourire aux lèvres, de profiter des avances des dons juan à deux sous émoustillés par ces formes généreuses.

En revanche, son ainée Tiphanie prend les choses plus silencieusement, avec philosophie. D'une apparence plus féline que sa petite sœur, elle n'en attire pas moins la charogne autour de son joli petit minois. Armée d'une nature raffinée, elle donne à cette rustre enseigne un peu d'élégance non mérité.

Part Baldwins

Arrêtons nous un moment sur le destin fatidique des fameuses sœurs Baldwins. Originaire de Middlebrook au Texas, elle commencèrent leurs enfances telles une tragédie grecque. En effet, leur père arrêté pour trafic de stupéfiants, les laissèrent, leur mères et elles, dans le désarroi et la misère la plus totale. Cerise sur le cageot, leur génitrice les abandonna face à un cancer foudroyant, les laissant seules faces à elles même et à un monde sans pitié. Tiphanie en tant qu’aînée n'eut d'autre choix que de grandir prématurément pour épargner sa petite sœur des pièges de la vie. Ballottées de famille d'accueil aux maisons de corrections, elles n'avaient qu'une envie en tête, celle de la liberté. Et même si celle ci à un prix coûtant, celui d'avoir un goût amer et les poches vides, elle en font rapidement le choix. Livrée à la chance de rencontrer une âme susceptible de les épaulées, elles firent la connaissance de Pedro, un marchant itinérant vendeur d'objets plus farfelus les uns que les autres. D'une allure cordiale et d'un calme à toute épreuve, il n'était pas le dernier pour raconter des histoires drôle sortie de derrière les fagots. Il eut la noblesse d'accompagné durant un bref trajet nos deux brebis et partagèrent quelques anecdotes autour d'un feu et de quelques boites de flageolets. Sa carriole n'allait guère vite, le cheval Fleufy traînant une patte boiteuse depuis San Antonio, mais peu importe la monture, du moment que la destination est atteinte. En route pour une contrée sauvage nos trois larrons prirent soins les uns des autres et traversèrent la chaleur assommante du nord du Texas. Le sage Pédro, doté d'une luxuriante expérience de la vie, décida de prendre en mains l'éducation encore inaboutie de ces deux jeunes sœurs tout juste sortie du cocon familial. Il leurs apprit les rudiments de la bienséance, du bon goût et du raffinement. Tiphanie se sentie tout de suite dans son élément. Munie d'une silhouette pour la circonstance, elle prit rapidement l'inclination de ce mode de vie. Mème si ces moyens vestimentaires était restreint, il y avait beaucoup de charme et de noblesse dans ces gestes les plus banales. Et pour rajouter du blé à l'étable, leur percepteur leur inculqua les bases du savoir, car la connaissance est l'arme la plus affûtée vers la réussite.

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